Les forces antiterroristes ivoiriennes ont récemment procédé à l’arrestation de douze individus soupçonnés de préparer des actes terroristes. Ces arrestations ont eu lieu dans la ville de Bouna, selon des sources sécuritaires.
Les suspects, âgés de 24 à 53 ans, ont été transférés à Abidjan le 13 juillet 2024, pour des interrogatoires approfondis et pour être présentés à la justice.
Des sources sécuritaires révèlent que ces interpellations sont le fruit de plusieurs semaines d’opérations discrètes menées par les forces spéciales ivoiriennes le long de la frontière avec le Burkina Faso.
Ces opérations, visant à contrer les infiltrations terroristes, ont abouti à l’arrestation de ces douze suspects à Bouna. Située dans la région de Bounkani au nord-est de la Côte d’Ivoire, la ville se trouve à environ 91 km de la frontière burkinabé, une zone fortement touchée par la violence djihadiste.
Cette proximité géographique augmente le risque d’infiltration terroriste, une menace que les autorités ivoiriennes tentent d’endiguer depuis les attaques survenues entre 2020 et 2021 à la frontière nord du pays.
Malgré une accalmie relative depuis 2021, la menace terroriste reste omniprésente en Côte d’Ivoire. Le pays partage une longue frontière avec le Mali et le Burkina Faso, deux nations où des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique perpètrent régulièrement des attentats meurtriers.
Les groupes terroristes du Sahel cherchent à étendre leur influence vers les côtes atlantiques de l’Afrique de l’Ouest, et la Côte d’Ivoire n’est pas épargnée par cette expansion. Une étude de l’Institut d’études de sécurité (ISS) publiée en septembre 2023 a révélé que ces groupes ont déjà établi des activités dans le nord du pays, s’impliquant dans divers trafics illicites allant de l’élevage à l’agriculture et à l’orpaillage clandestin.
En réponse à cette menace persistante, la Côte d’Ivoire a récemment renforcé son arsenal juridique en établissant une section antiterroriste au Tribunal d’Abidjan. Ce dispositif vise à traiter efficacement les actes de terrorisme et les crimes associés, avec une attention particulière portée à la formation des enquêteurs, à la réorganisation des procédures judiciaires et à la création d’une chambre spécialisée pour juger ces affaires.