Quatre mois après leur arrestation, les militaires arrivés de Côte d’Ivoire sont toujours détenus à Bamako, ce qui renforce les tensions entre les deux pays voisins.
Alors même que les deux pays sont en état de paix, le 10 juillet dernier, 49 militaires ivoiriens venus opérer au sein de la force de maintien de la paix au Mali (Minusma) ont été arrêtés à Bamako. Un mois et demi plus tard, trois d’entre eux – les trois femmes du bataillon – ont été relâchés. Et depuis, plus rien.
Bamako continue d’accuser ces militaires d’être des mercenaires envoyés pour déstabiliser la junte au pouvoir, ce que la Côte d’Ivoire nie fermement. Celle-ci a expliqué que ces forces sont le 8e détachement du National Support Element (NSE), chargé d’appuyer le contingent allemand de la Minusma et de sécuriser certains sites logistiques. Abidjan dénonce le « chantage » dont elle est victime de la part du Mali. António Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a confirmé que ces soldats « ne sont pas des mercenaires » et a demandé leur libération.
Pour tenter de faire décroître les tensions, plusieurs médiations ont été lancées, dont celle menée par le Togo, mais sans qu’aucune ne soit concluante. Ivoiretv5 fait le point sur cette crise qui s’éternise.
Depuis leur arrestation le 10 juillet à l’aéroport international Modibo-Keïta, les militaires ivoiriens ont été conduits à l’école de gendarmerie de Bamako. Selon nos informations, ils seraient physiquement bien traités, même si certaines sources soulignent qu’ils sont victimes de pressions psychologiques et qu’ils n’ont pas pu communiquer avec leurs proches. À part leurs geôliers, peu de personnes ont accès à eux.
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Le 3 août dernier, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, et le chef d’état-major des armées, le général Lassina Doumbia, avaient reçu les familles de ces soldats afin de les rassurer. Ils leur avaient certifié l’implication du président Alassane Ouattara dans le dossier et annoncé le versement d’une somme de 300 000 francs CFA (456 euros) à chaque famille.
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Alors qu’à Abidjan beaucoup redoutaient une judiciarisation de l’affaire, les craintes se sont concrétisées. Le procureur général près la cour d’appel de Bamako a inculpé les soldats ivoiriens pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » le 19 juillet, compliquant encore un peu plus leur libération.