Comment la guerre secrète entre Assimi Goita et Choguel Maiga menace de faire imploser le Mali !

Le meeting du Premier ministre Choguel K Maiga, initialement prévu pour célébrer les quatre ans du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5 RFP), a finalement levé un voile sur les tensions croissantes au sein de l’ exécutif malien.

Comme le rapporte ‘ ‘maliweb. net’ ‘ , lundi 26 août 2024, ce qui devait être une simple commémoration s’ est transformé en un véritable théâtre de règlement de comptes, révélant une inimitié profonde entre le Premier ministre et son employeur, le Colonel Assimi Goita, Président de la Transition.

Les observateurs avertis n’ ont pas manqué de noter que le discours de Choguel K Maiga, loin d’ être une simple rétrospective des événements passés, était un acte de défiance à l’ égard du Président de la Transition. Les piques lancées par le Premier ministre étaient à peine voilées, visant directement Goita.

Dans son discours en Bamanakan et en français, Maiga a critiqué les actions sociales menées par certains responsables politiques, qualifiant les initiatives de construction de forages de ” début de corruption” . Ce commentaire, loin d’être anodin, ciblait directement Goita, qui a réalisé de nombreux forages avec son fonds de souveraineté.

Cette situation intrigue de nombreux analystes politiques. Pourquoi Assimi Goita, fort de son autorité en tant que leader de la transition, n’ a-t-il pas encore démis de ses fonctions ce Premier ministre devenu encombrant? Deux raisons pourraient expliquer cette réticence. D’ une part, un manque d’ unanimité au sein des cinq colonels influents de la junte militaire. Certains d’ entre eux, bénéficiant du soutien du Premier ministre, s’ opposeraient à son éviction, créant ainsi une division interne. D’autre part, le refus de Choguel K Maiga de quitter la Primature sans résistance pourrait aggraver la crise politique, une situation que Goita semble vouloir éviter à tout prix.

Le maintien de Choguel Maiga à son poste, malgré l’ évidente discorde, s’ explique également par l’ absence de consensus autour d’ un successeur potentiel. Sans une alternative crédible, le limogeage du Premier ministre pourrait plonger le Mali dans une instabilité encore plus grande, une option que le Président de la Transition semble peu enclin à envisager.

Cette rivalité au sommet de l’ État a des conséquences délétères sur la gouvernance du pays. L’ action gouvernementale en est lourdement affectée, et l’ administration semble paralysée par cette guerre froide entre les deux hommes forts du régime. Les partisans des deux camps ne cessent de s’ invectiver par médias interposés, alimentant un climat de suspicion et de division au sein de la population.

Cette crise, si elle n’ est pas rapidement résolue, risque de décrédibiliser davantage les autorités de la transition, déjà fragilisées par les multiples défis sécuritaires et économiques auxquels le Mali est confronté. Les jours à venir seront décisifs. Le Président Goita choisira-t-il d’ affronter de front son Premier ministre, ou continuera-t-il à composer avec cette situation explosive qui menace de faire imploser l’ exécutif malien? Une chose est certaine: le temps presse, et le Mali ne peut se permettre une nouvelle crise institutionnelle.

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