Charles Blé Goudé, président du Cojep, hésite entre l’appel politique de Laurent Gbagbo et une alliance avec Simone Gbagbo. Selon lui, ces deux initiatives majeures pour l’opposition ivoirienne, nécessitent une réflexion stratégique approfondie.
Le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), Charles Blé Goudé, était l’invité de l’émission La Télé D’Ici diffusée sur NCI le lundi 9 septembre 2024. Face à l’animateur et aux téléspectateurs, l’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo s’est exprimé sur plusieurs sujets d’actualité politique, notamment l’appel de Bonoua lancé par l’ancien président Gbagbo.
Cet appel, lancé le 14 juillet 2024, vise à rassembler les forces politiques ivoiriennes contre le régime en place. Cependant, Blé Goudé semble hésitant à y répondre, pris entre plusieurs engagements politiques.
Lors de l’émission, Charles Blé Goudé a pris soin de clarifier sa position, insistant sur la nécessité de ne pas céder aux pressions des commentaires et des interprétations rapides. “Je ne suis pas sectaire”, a-t-il affirmé d’emblée, indiquant qu’il privilégie le travail en équipe plutôt qu’en groupe. Pour lui, la coopération politique doit être fondée sur une vision partagée et réfléchie, plutôt que sur des décisions hâtives ou imposées.
À ce titre, Blé Goudé a rappelé que l’appel de Bonoua n’était pas une « réquisition » mais une invitation. Il a mentionné que le président exécutif du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPACI), Sébastien Dano Djédjé, avait présenté cet appel au siège du Cojep.
“Nous avons reçu l’appel et nous avons décidé de l’étudier avant de donner une réponse”, a-t-il déclaré, démontrant ainsi la volonté de son parti de prendre le temps d’analyser les implications politiques de cette nouvelle alliance.
Toutefois, Blé Goudé a souligné que d’autres initiatives politiques sont déjà en cours. Il a notamment évoqué les discussions entamées dès novembre 2023 avec Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame et ancienne alliée de Laurent Gbagbo, pour la mise en place d’une plateforme unissant le PDCI-RDA et d’autres partis politiques.
« Elle nous a approché et elle a proposé un projet sur lequel nous avons tous travaillé », a-t-il révélé. Cette plateforme a abouti à la signature d’une déclaration commune le 9 août 2024, auquel le PPACI a également adhéré.
Blé Goudé se retrouve donc dans une situation délicate : « La question, c’est quelle est la différence entre cette plateforme et l’autre ou on nous invite ? Quelle est la plus-value. (…) Est-ce qu’il faut renforcer l’existant ? Est-ce qu’il faut l’abandonner (Simone Gbagbo) pour répondre à l’appel de Bonoua ? Tout cela nécessite qu’on réfléchisse. Et c’est à cela que nous sommes ».
En attendant, il demande à ses détracteurs de cesser les spéculations et de laisser les responsables politiques évaluer la meilleure stratégie à adopter pour l’avenir du pays.
