« Ce n’est pas la fonction qui fait… » : Sansan Kambilé rend hommage à Adou Richard

Nommé Procureur de la République près du Tribunal de première instance du Plateau, le 15 janvier 2013, Adou Richard Christophe a été appelé à de nouvelles fonctions, après dix ans passés à la tête du Parquet.

Avant de regagner son nouveau poste de Haut Conseiller au Conseil Constitutionnel, ses collaborateurs lui ont rendu hommage cet après-midi au cours d’une cérémonie en présence du Garde des sceaux, ministre de la Justice.

Que d’émotions au cours de cette rencontre, lorsque Jean Sansan Kambilé a révélé les relations de fraternité qui le lient avec son jeune frère, Adou Richard Christophe.

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« Il s’agit de célébrer un ami, un frère, un collègue. Ce n’est pas la fonction qui fait l’homme, mais c’est l’homme qui fait la fonction. Adou en est une illustration. Comme je vous l’ai indiqué, Adou est un jeune frère. Dans la vie, il y a des gens dont leur vie se confond à la vôtre. Ça remonte aux années 1986, j’étais en licence quand Adou est arrivé en première année. Je l’ai donc encadré. Et par la suite, comme je tenais à être enseignant, je laissais passer les concours. Je préférais la carrière d’enseignant parce que j’étais amour d’un de mes professeurs à celui de la magistrature. La fois où j’ai décidé de passer le concours de la magistrature avec beaucoup plus de sérieux, je suis allé avec Adou et par chance, tous les deux avons été reçus. Aujourd’hui, ça fait plus de 30 ans qu’Adou et moi, sommes des frères. Malheureusement pour nous, le plus d’entre nous a quitté, il y a un an. C’est avec beaucoup d’émotion et de tristesse que j’en parle. Aujourd’hui, célébrer Adou, c’est important pour moi », a déclaré, d’entrée, le Garde des sceaux.

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Jean Sansan Kambilé a ensuite a relevé qu’Adou connaissait sa mère et qu’il connaissait également la mère du Procureur de la République.

« Nos familles étaient liées. Je connais son épouse, ses enfants. Mes enfants également le connaissent. On a toujours été ensemble. On se demande pourquoi il y a une telle complicité. Il y a des gens avec lesquels, il y a une sorte d’harmonie qui se crée. Je ne me souviens pas un seul jour avoir eu des histoires avec Adou », a-t-il ajouté.

Le ministre de la Justice a indiqué que son jeune frère et lui ont vécu en parfaite harmonie durant toutes ces années, et il l’a toujours respecté mutuellement.

« Être un chef, être un bon chef, c’est celui qu’on regrette. Il ne suffit pas d’avoir la connaissance. Il ne suffit pas d’avoir un gros bagage intellectuel. Il faut d’abord avoir la considération pour ceux avec qui on est, ses collaborateurs. Il faut se mettre à leur service, à leur disposition. Et surtout cela avec humilité et simplicité et c’est ce que fait Adou. Il a été pour moi, un collaborateur loyal, compétent et sérieux. Nous avons traversé des moments difficiles. Nous avons travaillé et de notre union est toujours née le génie, la réflexion juste et c’est ce qu’on attend de son collaborateur », a mentionné, M. Kambilé.

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Ils sont venus nombreux, ses collaborateurs le célébrer. Le Garde des sceaux a dit sa fierté à son collaborateur et a avoué qu’il a encore un brillant avenir.

« Le plus important, c’est d’aller à l’essentiel. L’essentiel, c’est le travail, c’est la fraternité, c’est l’amitié et surtout travailler en famille. Veillez à ce que, en tant que chef, chacun à son niveau soit proche de ses collaborateurs. C’est comme ça qu’on peut faire avancer le service », a indiqué, enfin, le Garde des sceaux.

C’est demain qu’il prêtera serment en tant que Haut Conseiller au Conseil Constitutionnel. Dans sa dernière adresse à ses collaborateurs qui lui ont remis de nombreux cadeaux, Adou Richard Christophe leur a exprimé ses remerciements et sa gratitude.

« Il y a beaucoup d’émotions qui se bousculent en moi. Je devrais me taire. Mais me taire devant tous ces témoignages élogieux, j’avoue qu’à certains moments si c’était vraiment de moi qu’on parlait. J’ai pris le ministre pour modèle quand j’étais étudiant et ça n’a pas raté, aujourd’hui, nous sommes là », a-t-il souligné.

Le Procureur de la République a annoncé que lorsqu’il était au Parquet, il s’est donné un défi pour réussir sa mission.

« Cela fait 30 ans que je suis dans cette maison. Je peux me tromper, mais les 30 ans qui sont passés, c’est l’une des premières fois, où on célèbre quelqu’un surtout de son vivant. Généralement quand on se retrouve dans cette salle, c’est pour des évènements malheureux. Ou bien pour une conférence de presse sous un soleil de plomb, mais aujourd’hui, on arrive, c’est pour dire des mots bienveillants », a ajouté Adou Richard Christophe.

« Merci à tous ceux qui ont rendu des témoignages, à mes collaborateurs. J’avoue qu’après une dizaine d’années, on a l’envie de partir, mais avec tous ces mots gentils qui sont dits, j’envie de retourner vers monsieur le Garde des sceaux pour le supplier de me laisser encore un peu ici, tellement tout le monde est content », a-t-il poursuivi.

Ce matin, avant de venir à cette cérémonie, Adou Richard Christophe dit avoir fait la messe de 6 heures et à la fin de la messe, il est allé trouver le prêtre pour lui dire aujourd’hui qu’il a une cérémonie, mais il se peut que les gens parlent de lui.

« Mais quand je regarde tout mon parcours, tout ce que j’ai fait, je pense avoir fait plus de mal que de bien. Qu’est-ce que je dois répondre ? Il m’a dit, si vous allez, dites une seule chose. Mais quelle chose. C’est une prière. Et cette prière, c’est le Notre père », a-t-il conclu.

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