Au Burkina Faso, au terme du Conseil des ministres ce mercredi, le porte-parole du gouvernement a confirmé la suspension de l’internet.
Après une série de suspension à la veille des manifestations monstrueuses d’il ya un mois, le gouvernement burkinabé qui a évoqué « des menaces sécuritaires » pour justifier la suspension d’alors, qu’il a finalement levée, a renoué avec ses habitudes.
Depuis deux semaines, les Burkinabé sont sans la connexion de l’internet mobile. Et ce n’est pas tout. Cette fois, la suspension s’est élargie aux réseaux sociaux principalement Facebook. Et le mieux qu’on puisse dire, Roch Kabore n’est pas disposé à rendre des comptes à ses compatriotes privés d’internet. En tout cas, c’est en substance ce qu’on peut retenir de la déclaration du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga, qui insiste ce mercredi, que le gouvernement n’est pas obligé de se “justifier ou de s’expliquer« .
Intérêt supérieur de la nation
“Je suis dans la même situation que vous. Depuis ce temps je n’ai pas aussi accès à Facebook”, a indiqué le porte-parole du gouvernement Alkassoum Maiga à l’issue du conseil des ministres. “Lorsque pour des raisons de sécurité et d’autres préoccupations d’intérêt national, le gouvernement est en droit d’opérer des régulations”, (…) “Je ne sais pas si vous voulez qu’on se justifie ou qu’on s’explique (…) mettez tout ce que vous constatez dans le registre de l’intérêt supérieur de la nation et ne pas forcément s’attendre à ce que le gouvernement soit obligé de se justifier ou de s’expliquer”, a-t-il explique.
“Nous constatons tous la situation que nous vivons actuellement dans notre pays. Je pense que si on a le choix entre laisser l’insécurité se propager et prendre des mesures qui permettent de maintenir un minimum de contrôle par rapport à la situation, vous et moi, le choix nous paraît clair que l’intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers”, a terminé le porte-parole du gouvernement.
LIRE AUSSI: Côte d’Ivoire: des ex-détenus de la crise post-électorale abandonnent Laurent Gbagbo, les raisons
Le CDP et la league des acteurs du e-commerce en colère
Mardi, la league des acteurs du e-commerce est montée au créneau pour exiger des réponses du gouvernement. “Les audiences de nos pages connaissent une baisse estimée à 90% pour ceux d’entre nous qui avons des boutiques physiques et 95% pour ceux qui n’ont pas de boutiques physiques”, avait précisé Kevin Sampebgo, Président de la league des acteurs du e-commerce.
Aussi, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), principal parti d’opposition, exige-t-il, “le rétablissement dans les meilleurs délais de la connexion mobile du réseau social Facebook et le respect du droit élémentaire des burkinabè de libre accès à l’information”. Le parti se réserve le droit d’intenter une action en justice contre le gouvernement dans cette affaire.