48 heures après le renversement de Roch Marc Christian Kaboré, son parti, le MPP rompt le silence et exige sa libération.
Au Burkina Faso, le Président Roch Marc Christian Kaboré, renversé par les militaires, est toujours en détention dans un lieu tenu secret par les nouveaux maîtres du pays. Cela, son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), dit ne pas pouvoir l’accepter, tout comme il dit ne pas accepter le coup d’État. Ce mercredi, la formation politique a décidé de rompre le silence en publiant un communiqué dans lequel il condamne vertement le coup de force. « À la faveur de l’insécurité quasi généralisée dans la sous-région sahélienne qui n’épargne pas notre pays, nous venons de vivre, hélas, le sacrifice de notre élan vers l’approfondissement de l’État de droit et la consolidation de nos acquis de développement », indique le communiqué.
« En effet, poursuit-il, le 24 janvier 2022, un groupe de militaires a décidé de la mise en œuvre de ce qui n’était plus qu’un secret de polichinelle. Ils ont ainsi porté un coup d’arrêt à notre démocratie et installé le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration ». Pour l’ancien parti au pouvoir, il n’est pas question d’apporter une quelconque caution à ce coup de force. « En tant que parti républicain, parti de patriotes qui a toujours mis en avant l’intérêt supérieur du peuple et du pays dans son aspiration légitime à la démocratie et au progrès, le MPP ne saurait soutenir un coup d’État », lit-on dans le document qui porte la signature de Clément Sawadogo, vice-président du Bureau exécutif nation du parti.
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Mieux, le parti « exige la libération immédiate et sans condition du Président du Faso et tient la junte militaire au pouvoir responsable de tout ce qui adviendrait de sa santé et de son intégrité physique ». Il sied de préciser qu’en dehors du MPP, la Coalition des patriotes démocrates, une plateforme regroupant des partis proches du pouvoir déchu, a également appelé, dans la même journée, à une libération immédiate de Roch Marc Christian Kaboré et des autres personnalités mises aux arrêts.