Après sa sortie de prison, le Général Dogbo Blé fait des révélations sur ses années de détention

Après 13 années de captivité, le domicile du Général Bruno Dogbo Blé vibre d’une nouvelle allégresse alors qu’il retrouve enfin le chemin de chez lui.

Le Général partage son ultime jour derrière les barreaux, une attente interminable teintée d’incertitude. La veille, son espoir de libération s’était évaporé dans le néant, aucune information n’émergeant. Ce n’est qu’aux environs de 16 heures ce vendredi que le Procureur de la République lui a enfin apporté la nouvelle tant espérée.

« Il m’a simplement dit : “Mon rôle se limite à m’assurer que vous quittiez cet endroit”. J’ai répondu en lui signifiant que mes affaires étaient prêtes depuis la veille. Pour nous, militaires, c’est une épreuve morale. Un simple MDL déverrouille la porte et vous demande ce que vous comptez faire. Dans d’autres prisons, vous avez des compagnons de cellule, mais à l’école de gendarmerie, vous êtes seul, complètement seul. J’entendais la voix de ma mère et je savais qu’elle se portait bien, mais je n’ai jamais eu l’occasion de la voir. Pendant deux ans, ni télévision ni radio. Ce n’est qu’à l’arrivée de ma mère que j’ai eu droit à une télévision », confie-t-il.

Sa cellule, un espace exigu à l’école de gendarmerie d’Abidjan, était dépourvue de fenêtres, à l’exception d’une minuscule porte. Avant d’être transféré à Abidjan, il partageait une cellule étroite avec 26 autres détenus à Korhogo, où ils dormaient tous sur le sol, sans exception, sur des nattes.

« À l’école de gendarmerie, les conditions étaient meilleures, mais je devais tout faire moi-même : balayer, nettoyer les toilettes et changer les draps », raconte-t-il avec retenue.

Le retour du Général Dogbo Blé marque la clôture d’un chapitre long et pénible de sa vie. Son récit poignard met en évidence les épreuves de détention qu’il a endurées, mais également sa force d’âme et sa résilience face à l’adversité.

Entouré de ses proches et de ses amis aujourd’hui, il savoure enfin sa liberté retrouvée et aspire à une existence paisible.

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