Après la nomination des membres des coordinations régionales GPS : Ce que Soro attend de ses hommes

Après plusieurs mois d’attente, la liste des coordinateurs régionaux de Générations et peuples solidaires (GPS), nommés par Guillaume Soro, président du mouvement, a été rendue publique vendredi dernier. Ces nouveaux responsables sont chargés de relancer l’appareil politique de l’ancien président de l’Assemblée nationale, à 15 mois de la prochaine élection présidentielle.

Avant même leur nomination, leur feuille de route avait déjà été esquissée par Guillaume Soro. « Le destin de GPS est entre nos mains à tous. Remettons-nous à l’ouvrage et gardons toujours espoir. Nous devons surtout nous raffermir nos rangs, nous serrer les coudes et renforcer notre unité et notre cohésion afin d’aborder, en rangs serrés et avec plus de vigueur, le terrain politique qui nous reste entièrement favorable. La victoire se trouve au bout de notre engagement, de notre organisation et de notre discipline collective », avait soutenu en juin 2022, le président de Générations et peuples solidaires (GPS), à l’entame du processus de redynamisation du mouvement, induisant la remobilisation des troupes.

Une fois réélu à la tête du mouvement, en septembre 2022, l’ancien président de l’Assemblée nationale, ne manquera pas d’insister sur la nécessité pour les cadres et simples militants de son mouvement, de retrousser les manches, en dépit de la mauvaise conjoncture.

« Mon devoir, c’est de réaliser fidèlement le projet articulé en six priorités que nous avons soumis aux électeurs et auquel vous avez accordé votre confiance. En donnant votre voix à ce plan d’actions stratégiques, vous avez fait le choix d’un projet ambitieux, solidaire, structurant, assis sur une base tactique forte et ancré dans une vision claire : nous organiser pour gouverner la Côte d’Ivoire avec un appareil performant, crédible et innovant », avait-il annoncé la couleur, en prenant la parole ce 17 septembre 2022, après son plébiscite à la tête de GPS.

UNE FEUILLE DE ROUTE TRACEE DEPUIS 2022

« Dans les jours qui viennent, en m’appuyant sur la disponibilité et l’engagement de chacun d’entre vous, je mettrai en place tous les organes statutaires pour tisser, à l’échelon national, la trame du tissu de notre unité nationale. Dans chaque organe, je nommerai des femmes et des hommes compétents, efficaces, rigoureux, dévoués pour m’aider à remplir la mission que vous m’avez confiée. Cette équipe sera la colonne vertébrale de notre plan de maillage du territoire national. Tous, nous devrons être les fourmis d’une organisation méticuleuse qui tisse une toile dans tout le pays. Chacun d’entre nous, chacun d’entre vous, sera jugé à ce résultat », avait tracé l’ancien Premier ministre à ses lieutenants.

« Je vous le dis et j’insiste. Il n’y a plus de place pour les parlottes stériles ! Plus de place pour les débats bureaucratiques ! Plus de place pour les réunions de salon infécondes ! Seul le terrain commande et seul le résultat du travail sur le terrain vous donnera votre place, votre rang au sein de GPS. C’est ce travail de terrain, commencé il y a quelques années, qui sera le terreau de notre électorat pour la conquête du pouvoir », avait-il recommandé.

FAIRE FACE A TOUS LES OBSTACLES

Puis d’insister : « vous devrez faire face à toutes les difficultés inhérentes à l’occupation du terrain dans un environnement concurrentiel vous le savez bien, et y faire face avec intelligence, perspicacité, efficience, dans un esprit d’innovation et de rupture avec les schémas classiques, préconçus, surannés, désuets et même grégaires. Je le sais, la tâche ne sera pas de tout repos, mais nous devrons l’accomplir car c’est une tâche historique et nécessaire dans la construction de notre devenir et l’intérêt de notre force politique. Nous n’avons pas le droit de faillir ».

Après ces deux discours, les premières nominations opérées, ont été celles des nouveaux membres de la Commission d’orientation et de coordination (COC). Elles sont intervenues en mai 2023, soit 8 mois après la réélection de Guillaume Soro. L’engouement des militants qui souhaitent intégrer cette structure forte d’environ 800 membres au départ, amène le leader du mouvement, à poursuivre les nominations. La remise en ordre de marche de la COC, sera suivie de la création de la Commission formation et livres (CFL), dirigée par l’universitaire Franklin Nyamsi.

LES ORGANES DE GPS EN PLACE

Toutes aussi importantes que la COC ou la CFL, les coordinations régionales, qui voient, par exemple, un éclatement des responsabilités dans la plupart des circonscriptions, apparaissent comme la colonne vertébrale de GPS, en vue du maillage du territoire national. Car, ce sont elles qui vont se charger de l’encadrement et de l’animation des bases, en liaison avec les Comités locaux citoyens (CLC).

« Il ne doit y avoir aucun village, aucune sous-préfecture, aucune commune, aucun département, aucune région, je vous le dis, où GPS ne soit présent », avait souligné l’ancien député de Ferké qui, à 15 mois environ de la prochaine présidentielle, met ses hommes devant leurs responsabilités, certains jugeant l’absence de nominations dans les bases comme un sérieux handicap.

UNE LONGUE ATTENTE DESORMAIS COMBLEE

« Pour ce qui est du calme plat que l’on est emmené à constater au sein de GPS, je ne pense pas qu’il puisse y avoir d’autres raisons en dehors de sa structuration qui tarde à être effective à l’échelle nationale depuis que la fusion a consacré la disparition des associations et partis politiques affiliés.

Avant, la fusion, les différents leaders des mouvements rivalisaient d’ardeur et agissaient sur le terrain de leur propre chef pour mener des activités au nom du président Guillaume Soro et de GPS et c’est ce qui faisait le charme de notre organisation. Aujourd’hui, avec la fusion, la nouvelle réalité impose que des responsabilités structurées soient confiées officiellement par la direction de GPS aux anciens leaders des associations pour agir en conséquence.

Une fois que cela est fait, je pense que les choses devraient reprendre de la meilleure des manières. Sinon, les obstacles dressés par le régime n’ont jamais eu raison de l’engagement des militants de GPS que nous sommes », a, par exemple argumenté Norgille Djakalé, membre de la COC, quand Générations Nouvelles le questionne sur le sujet, en début juin 2024. Interrogé lui aussi sur le sujet par Générations Nouvelles, Moussa Konaté, après avoir été intégré au cours de ce semestre 2024 dans la COC, s’est voulu offensif.

« Désormais, vous allez sentir GPS, non seulement dans le département de Gagnoa, mais dans la région du Gôh et même à l’échelle nationale. Je ne vous apprends rien, des coups ont été portés au mouvement. Avec la reprise de nos activités, nous allons nous remettre au travail. Car GPS a son mot à dire dans la politique ivoirienne », promet celui qui est désormais chargé de quadriller les localités des sous-préfectures de Gagnoa, Guibéroua et Dignago.

« Nous sommes à quelques mois de la présidentielle. Par conséquent, nous avons besoin d’implanter le mouvement, aller à la conquête de nouveaux militants afin de relever le défi de faire du président Guillaume Soro le prochain président de la République », ne manque-t-il pas d’interpeller ses camarades.

Générations Nouvelles

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