Ancien directeur général des Douanes de Côte d’Ivoire sous le président Laurent Gbagbo, Alphonse Mangly est de retour au pays après plusieurs années d’exil.
Quel sens accordez-vous à votre retour au bercail ?
Mon retour à une seule signification. Il s’agit principalement de revoir ma terre natale, Flandapleu aujourd’hui, mes parents et tous ceux qui me manquaient. En quelque sorte, il s’agit de revoir la Côte d’Ivoire, mon pays. J’ai constaté pendant mon absence beaucoup de dégradations dans les relations humaines. Il faut travailler à leur réparation. C’est le sens mon appel lancé à l’occasion de la célébration de mon retour chez moi, à Flandapleu. C’est un appel d’amour, de cohésion, de fraternité, de solidarité et de travail pour le département et pour ce que j’appelle la nouvelle région du Nimba. Je suis venu travailler à la concorde. Loin de moi l’esprit d’individualisme ou encore l’esprit partisan. Je privilégie la fraternité avant que la politique ne s’exprime. Au-delà des frères du canton Oua, je veux parler des frères de Zouan-hounien, de Danané, de Man, de Biankouma et de Sipilou. Nous devons faire une très bonne place aux structures de développement. Si et seulement si les frères de ces différents départements pouvaient s’entendre pour travailler ensemble en ne considérant que la fraternité, je serais satisfait.
Êtes-vous satisfait de l’hommage à vous rendu par les populations de Flandapleu et de Zogouiné ? Quels sont vos sentiments ?
Largement satisfait. J’ai été même surpris par ce monde venu en très grand nombre. Je m’attendais à quelque chose de sobre. Mais non. Quelle joie ! Je salue les organisateurs qui sont allés au-delà de mes attentes.
Pendant votre absence, le président de la République a enclenché un processus de réconciliation nationale. Quel rôle comptez-vous jouer là-dedans ?
Je n’attends pas un mot d’ordre de quelqu’un. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours oeuvré pour la cohésion des frères et des sœurs. C’est pourquoi, lorsque je présentais ma candidature à la présidence du Conseil général de Danané en 2002, j’ai prôné l’unité. Quand bien même j’étais du FPI, j’ai été candidat indépendant avec l’onction de mon parti. Et j’ai fait coalition avec le Rdr, le Pdci, le FPI et une partie de l’Udpci. Pour dire que la réconciliation, la cohésion, la solidarité et l’amour ne se décrètent pas. Ça se vit ! Devons-nous les décréter sans les vivre ? Je ne le crois pas.
Il faut vivre l’amour. Il faut vivre la réconciliation. Et cela doit se faire dans la vie de tous les jours. Ici même dans mon village, des gens m’ont fait du tort mais je dis qu’on pardonne tout. Et on reprend la vie sur de nouvelles bases pour travailler surtout pour le développement auquel aspire notre région dans l’unité.