Après le Mali, l’Algérie s’est embrouillée avec son voisin, le Niger.
La tension monte crescendo entre les deux pays suite aux expulsions massives de migrants par les autorités algériennes.
Dans ce contexte, l’ambassadeur d’Algérie a été convoqué mercredi dernier par le ministère nigérien des Affaires étrangères pour manifester l’irritation de la junte militaire face au refoulement des migrants subsahariens en situation irrégulière en Algérie.
Les autorités militaires nigériennes dénoncent le « caractère violent » de ces rapatriements forcés qui « portent atteinte à l’intégrité physique et des biens de ressortissants nigériens ».
D’après des associations qui opèrent sur les lieux les migrants nigériens sont conduits à la ville frontalière d’Assamaka, les autres vers le « point zéro », un espace inhospitalier niché à 15 kilomètres de la ville. Niamey accuse Alger d’avoir « intensifié depuis quelques jours » ces actions.
Selon l’Association Alarm Phone Sahara, au 1ᵉʳ trimestre 2024, plus de 17 000 migrants ont été expulsés par l’Algérie vers le désert à la frontière avec le Niger, une nette hausse par rapport aux opérations de l’an dernier. 26 000 expulsions ont été recensées en 2023, celles de 2024 sont bien parties pour pulvériser ce chiffre.
« De vastes opérations de rafles », « des maisons saccagées » et des « objets de valeurs saisis par des éléments des forces de police ». Ce sont les accusations lancées par les autorités nigériennes en direction de l’Algérie.
Face à la gravité de la situation, le ministère des Affaires étrangères nigérien attend de l’émissaire de l’Algérie, Mehdi Benkedda, qu’il insiste auprès du gouvernement algérien pour que les refoulements se fassent « dans le respect de la dignité, de l’intégrité physique et morale » des migrants.