Affaire propos d’Assahoré, DG du Trésor : les députés et Sénateurs PDCI lancent un appel à Ouattara

Lors de la cérémonie officielle de présentation des candidats du RHDP de l’IFFOU, le dimanche 28 Mai 2023 à Daoukro, le sieur Assahoré Konan Jacques, ci-avant Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique de la République de Côte d’Ivoire, mais agissant en qualité de militant du RDR-RHDP, a tenu à répondre aux préoccupations des populations visitées et rassemblées pour l’occasion.

Ces préoccupations évoquées concernent, entre autres, l’état de leurs routes, pistes et infrastructures, adressées au Ministre des Infrastructures économiques.

Répondant, à la place du Ministre pourtant présent, le Directeur Général du Trésor a alors déclaré, en substance, ce qui suit :

Comme, il fallait s’y attendre, ces déclarations du DG du Trésor, d’une extrême gravité ont soulevé dans la population une vague d’indignation, dont les réseaux sociaux ont fait un large écho.

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A leur tour, les Parlementaires PDCI-RDA, Députés et Sénateurs, dans leur ensemble, s’étonnent que de tels propos puissent émaner d’un fonctionnaire commis à la gestion des fonds publics des ivoiriens toutes tendances politiques confondues.

Ils s’interrogent sur les motivations et la qualité de celui qui parle ainsi : est-il le transfuge nouveau militant RDR-RHDP qui veut impressionner par son zèle, vis-à-vis de ses patrons, pourtant eux-mêmes militants RDR-RHDP sont modérés et mesurés dans leurs propos ? Ou bien est-ce le candidat ? Encore faut-il qu’une telle candidature soit recevable devant le peuple souverain et mature.

Les Députés et Sénateurs PDCI-RDA sont d’autant plus scandalisés qu’il s’agit, de surcroit, d’un parlementaire, un élu de la nation, sensé agir, en toutes circonstances, dans l’intérêt général, comme le sous-tend la Constitution ivoirienne, en son qui fait de lui le représentant de la nation entière.

Les Parlementaires PDCI-RDA déplorent ces propos de nature délictueux, attentatoires aux fondements du pluralisme démocratique, qui ne sauraient être tolérés, dans un état de droit.

Les propos du DG du Trésor ont, en effet, un caractère délictueux, en ce qu’ils sont clairement menaçants, à l’endroit des pauvres populations qui ne demandent qu’à bénéficier, elles aussi, du développement attendu par tout citoyen.

Faut-il rappeler que ledit développement est financé par les fonds publics issus en grande partie des contributions de tous les citoyens ?

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Comment, alors, un gestionnaire de haut niveau de ces fonds publics, peut-il s’oublier, de la sorte ?

Le faisant, ne donne-t-il pas, ainsi, un signal à l’action publique ?

En outre, la sortie du DG du Trésor, porte aussi une grave atteinte à la pluralité d’opinions indispensable dans un régime démocratique, comme celui dont se réclame fièrement notre pays.

En effet, la Constitution ivoirienne en son proscrit les discriminations fondées sur les opinions.

Dès lors, l’on comprend et connait mieux, à présent, l’origine des difficultés de fonctionnement imposées aux collectivités territoriales décentralisées dirigées par les élus dont les opinions diffèrent de celles des tenants du pouvoir en place.

Signalons, aussi, que fréquemment, des citoyens déclarés candidats indépendants du parti au pouvoir ou opposé à celui-ci, subissent toutes sortes de tracasseries, sont menacés, parfois sommés de justifier leur fortune ou virés de leur poste.

A cause de cette pratique détestable érigée en norme, depuis peu, nombre de circonscriptions électorales, notamment dans le nord du pays n‘enregistrent aucun candidat de l’opposition, pour éviter les représailles à l’égard des candidats déclarés.

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Cela est totalement contraire à la Constitution qui considère, dans son préambule que « l’élection démocratique est le moyen par lequel le peuple choisit librement ses gouvernants ».

Aussi, les Parlementaires PDCI-RDA dénoncent-ils, sans réserve, cette politique discriminatoire.

Au regard de tout ce qui précède, les Parlementaires PDCI-RDA, prennent à témoin, l’opinion nationale et internationale, sur la pratique hideuse et abjecte de la démocratie dont les principes élémentaires sont constamment piétinés et bafoués par certains cadres zélés du parti au pouvoir, sans vergogne.

Sortira-t-on jamais des pratiques discriminatoires caricaturées, à travers les expressions peu honorables telles que « libérer le tabouret », « aller au restaurant pour éviter le gbèlèya »et maintenant « aller construire routes et écoles avec ses propres moyens », parce qu’on a des opinions différentes ?

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Les Parlementaires du PDCI-RDA, Députés et Sénateurs, lancent respectueusement, un appel à SEM le Président de la République, garant constitutionnel des libertés publiques et de la démocratie, pour un prompt rappel à l’ordre, afin que cessent toutes ces dérives graves.

Ils se réservent, par ailleurs, le droit de saisir les instances nationales et internationales, à toutes fins utiles.

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