Robert Bourgi, soi-disant ami de Laurent Gbagbo, a fait des révélations contradictoires sur l’homme. D’une part, il a innocenté celui qu’il appelle Laurent au sujet du conflit électoral de 2011 avant de l’accuser de détournement de deniers publics, notamment pour avoir financé, à hauteur de 3 millions de dollars, la campagne de Jacques Chirac.
Pour Charles Blé Goudé, ex-compagnon de cellule de Laurent Gbagbo, coaccusés innocentés par la CPI, cette sortie de l’homme de l’ombre de la France-Afrique cache un dessein inavoué. Selon le leader du COJEP, Robert Bourgi ne fait pas une sortie totalement spontanée, car des objectifs à atteindre sont assignés à ses déclarations.
Charles Blé Goudé a déclaré face aux militants de son parti : « Non, M. Bourgi, votre conscience ne sera pas lavée, elle restera sale comme l’argent que vous avez transporté. » Concernant les propos de Bourgi disant qu’il avait souffert de l’arrestation de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé réplique : « Moi, j’ai fait plusieurs années en prison avec Laurent Gbagbo. Pas une seule fois, je n’ai vu le prétendu ami en question venir visiter celui qu’il désigne aujourd’hui comme “ami”… Pendant toutes ces années difficiles, j’étais assis sur le même banc des accusés que le Président Laurent Gbagbo. Les projecteurs du monde entier étaient braqués sur lui comme un criminel, comme une personne ayant tué son peuple. L’ami Bourgi, où était-il ? Pourquoi, à ce moment où l’ami Laurent avait besoin de toi, tu n’es pas venu dire à la CPI que cet homme n’est pas un criminel, mais plutôt une victime ? »
Après avoir soulevé ces points, Charles Blé Goudé prévient : « Ce monsieur sait ce qu’il fait. Ne vous occupez pas de lui… Il sait pour qui il est en mission. »
Sur les révélations concernant les sommes d’argent versées par Laurent Gbagbo à des leaders politiques français, Charles Blé Goudé s’érige en véritable défenseur du leader du PPA-CI, contrairement à ce que pensent certains, à savoir qu’il aurait été retourné contre lui. Il justifie les largesses de ce dernier envers les politiciens français par une volonté de racheter la paix et préserver ainsi son pays, la Côte d’Ivoire.
« Ce que décrit Bourgi n’est rien d’autre que les pratiques de la mafia française », accuse-t-il avant d’ajouter «“tu paies, on te laisse tranquille”, et le Président Laurent Gbagbo pensait avoir acheté notre tranquillité. Mais ceux qui étaient en face étaient des mafieux. »