La scène politique ivoirienne est de nouveau secouée par des remous à la suite de l’ annonce du Parti des peuples africains- Côte d’ Ivoire (PPA- CI) désignant Laurent Gbagbo comme leur candidat pour l’ élection présidentielle de 2025.
Cette décision a immédiatement suscité une réaction ferme de la part du gouvernement ivoirien, qui estime que la Commission électorale indépendante (CEI) est l’ instance habilitée à trancher sur cette question épineuse.
Selon les déclarations du ministre ivoirien de la Communication, Amadou Coulibaly, recueillies par l’ Agence ivoirienne de presse (AIP), «C’ est une question interne au PPA- CI. Ce n’ est pas au gouvernement de se prononcer sur les questions électorales. Il y a une Commission électorale indépendante qui existe. C’ est elle qui se prononcera sur l’ intention de candidature de M. Laurent Gbagbo». Cette réponse catégorique souligne la volonté de l’ exécutif de ne pas s’ immiscer dans les affaires internes des partis politiques et de respecter le processus électoral établi.
Pourtant, la candidature de Laurent Gbagbo suscite des interrogations légitimes, étant donné son statut d’ inéligibilité. Malgré son acquittement par la justice internationale des accusations de crimes contre l’ humanité liés à la crise post- électorale de 2010-2011, il demeure inéligible en raison de sa condamnation en 2018 à 20 ans de prison pour le « braquage >> de la Banque centrale des États d’ Afrique de l’ Ouest (BCEAO) en 2011. Bien que gracié par Alassane Ouattara en 2022, il n’ a pas bénéficié d’ une amnistie, ce qui laisse subsister les restrictions liées à sa condamnation.
Dans ce contexte, la décision du PPA-CI de présenter Laurent Gbagbo comme candidat à la présidentielle de 2025 soulève des questions juridiques complexes et ravive les tensions politiques dans le pays. La suite des événements dépendra en grande partie de la réaction des institutions compétentes et de la manière dont cette candidature controversée sera traitée sur le plan légal et politique.