La chefferie d’Adjamé Village, accusée d’avoir reçu un paiement de 4,3 milliards de francs CFA pour compenser les destructions et indemniser les populations déplacées, insiste sur le fait qu’aucun fonds n’a été reçu et que les accusations de manipulation sont infondées.
Le 25 juillet 2024, alors que l’opération de déguerpissement à Adjamé Village se transformait en un drame humain, un courrier portant l’en-tête de l’Agence de gestion des routes (Ageroute) a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, exacerbant les tensions déjà vives.
Ce document, daté du 14 mai et portant la signature d’un coordonnateur du projet de transport urbain d’Abidjan, Fousséni Diarrassouba, donne l’ordre à son service de comptabilité de verser 4,3 milliards de francs CFA aux chefs locaux pour compenser les destructions et indemniser les populations déplacées.
Ce courrier a suscité une vague de réactions et d’accusations. Dans le contexte déjà tendu, sa publication n’a fait qu’ajouter au climat de méfiance et de confusion, certains observateurs dénonçant ce qu’ils considèrent comme une tentative de manipulation de la chefferie d’Adjamé Village.
Face à ces accusations, la chefferie Atchan d’Adjamé Village, par la voix de son secrétaire général de la chefferie, Prosper Mobio, a décidé de prendre la parole pour rétablir la vérité. Selon ce dernier, cette affaire de 4,3 milliards de francs CFA vise à détourner l’attention des véritables enjeux et à semer la discorde entre les populations et leurs dirigeants traditionnels.
Lors d’une conférence de presse ce vendredi 26 juillet 2024, M. Mobio a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative délibérée de discréditer la chefferie : « En accusant les chefs d’avoir reçu quatre (04) milliards comme indemnisation, l’objectif est juste de révolter la population contre sa chefferie. C’est une stratégie pour détourner notre attention après avoir détruit notre village. »
« Jusqu’à ce jour, pour le respect du Premier ministre qui est notre frère, nous avions gardé le silence sur certains détails de cette affaire, a-t-il poursuivi. Mais à l’allure où vont les choses, nous sommes dans l’obligation de rétablir la vérité. Nous n’avons reçu aucun centime de la part du gouvernement, et le document qui l’atteste est là ».
Prosper Mobio a ajouté que l’argent mentionné dans le document, « s’il est réel, est sur un compte séquestre selon une note de l’Ageroute dont nous avons reçu copie. »