Lors de la 78e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le Burkina Faso a ouvertement fait des déclarations sur la France et son ingérence depuis l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022 à la suite d’un coup d’État militaire.
Cette déclaration a été faite par le ministre d’État, Bassolma Bazié, qui représentait le président de la Transition du Burkina Faso lors de la session. À en croire M. Bazié, la France aurait tenté à mainte reprise de s’immiscer dans les affaires politiques burkinabè en cherchant à nommer un Premier ministre et à ensuite influencer la composition du gouvernement de transition, particulièrement dans des postes stratégiques.
Durant son discours, il a ajouté que « Paris aurait conditionné le maintien de ses relations avec le Burkina Faso à la mise en œuvre des décisions de la France par le capitaine Traoré. » Le ministre burkinabè a également affirmé que « le capitaine Traoré avait fait l’objet de mesures répressives, de menaces et de tentatives de coup d’État en raison de son refus de se plier aux demandes françaises, qu’il aurait considérées contraires à l’intérêt supérieur de son peuple. » En outre, le blocage de matériel militaire commandé par le Burkina Faso a été cité comme l’un des points de discorde entre les deux pays.
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M. Bazié a souligné que les relations entre le Burkina Faso et la France s’étaient détériorées depuis l’arrivée au pouvoir des capitaines à Ouagadougou. En février de la même année, le gouvernement burkinabè avait vivement critiqué l’accord d’assistance militaire technique conclu avec la France et avait réussi à obtenir le départ des forces spéciales françaises de son territoire.
Depuis 2015, le Burkina Faso est aux prises avec une vague d’incursions djihadistes qui ont touché près de 40 % de son territoire national, selon les statistiques et causantes d’innombrables pertes humaines et forçant près de deux millions de personnes à se déplacer.
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Ces révélations lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies soulignent les tensions grandissantes entre le Burkina Faso et la France, mettant en lumière les enjeux politiques et sécuritaires dans la région, sans oublier que la situation a également suscité des interrogations sur l’avenir des relations bilatérales entre les deux nations et leur impact sur la lutte contre le terrorisme au Sahel.