L’Imam Wagué Mamadou a envoyé un message de paix au président de la transition malienne et exhorté à la libération des soldats ivoiriens.
“Je voudrais adresser un message particulier à l’endroit de la communauté internationale en général et à la République de Côte d’Ivoire en particulier, suite à leurs soutiens indéfectibles pour la stabilisation du Mali depuis quelques années. En effet, je me permets d’intervenir au sujet des militaires retenus au Mali qui ne saurait entacher la solidité de l’esprit d’amitié entre nos deux pays liés par l’histoire et la géographie, si rien n’est fait. Si j’ai un mot à dire, c’est d’inviter le père et le fils à reconnaître qu’il y a une langue qui est la génitrice des dents. Mais est-ce que ces dents ne se permettent-elles pas quelques fois de blesser la langue ? Et si cela arrive souvent, peut-on casser toutes les dents parce qu’elles ont blessé la langue ? Ou faut-il couper la langue parce qu’elle s’est mise entre les dents ? Je dirai non ! Je ne ferai que soigner la langue afin qu’elle continue de cohabiter avec les dents. C’est cela le problème qui se trouve aujourd’hui entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Cela pour dire que ces deux pays sont comme la langue et les dents dans la même bouche”, a-t-il décrit d’entrée.
Poursuivant, l’homme de Dieu d’origine malienne naturalisé ivoirien qui réside sur le sol ivoirien depuis 1972 a fait un bref rappel imagé des relations séculaires qu’entretiennent le Mali et la Côte d’Ivoire. “Si l’un est malade, l’autre ressent la même douleur. C’est pourquoi je voudrais inviter très respectueusement les deux parties à la grande sagesse et à la tolérance pour la résolution définitive de cette crise passagère. Cela, pour que nous puissions vivre harmonieusement et que nos peuples frères continuent de vivre dans la cohésion et l’entente”, a-t-il poursuivi.
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En tant que guide religieux et en son nom personnel, l’Imam Wagué a exhorté le Colonel Assimi Goïta à accorder la liberté aux 46 militaires qui croupissent encore dans les geôles à Bamako. “Je voudrais demander au président de la transition du Mali d’accorder la libération de mes 46 enfants détenus depuis le 10 juillet 2022. Comme on le dit, si ta maison brûle et que le voisin vient au secours pour éteindre le feu, quelle que soit la manière de son arrivée, tu dois lui souhaiter la bienvenue ou le faire retourner chez lui en cas de refus”, a-t-il été franc.